12.07.2020

Julien Boutreux, J'entends des voix 

Un texte paru en 2019 aux chouettes éditions Le Citron Gare. Deux parties dans ce recueil : j'ai un métier vachement cool et J'entends des voix. Si ces deux parties évoquent des thèmes spécifiques et différents, il n'en ressort pas moins une unité de forme et de ton, une voix.



La poésie suit dans chaque partie une même structure. Un poème = un métier vachement cool.


"J'ai un métier vachement cool
toute la journée je perds des trucs
et je passe mon temps à les chercher"

Puis, un poème = une voix qui parle avec l'auteur. 


"Alors j'ai parlé à Vercingétorix

pas trop déçu, chef arverne ?"

Les textes interrogent la modernité à travers la notion travail dans la première partie. Cette question vient : qu'est-ce que le travail aujourd'hui ? Les métiers de Julien Boutreux ne sont pas des métiers, ne font pas vivre. Et pourtant, le CDI ferait presque envie. 

Dans J'entends des voix, dialoguer avec les autres qui nous habitent permet d'accéder à soi et de se parler. Les voix commencent par Dieu et finissent par Lucifer (qui est "vachement bien gaulée"), racontant une exploration intérieure dans laquelle on pénètre avec plaisir.

Que cela soit dans la première ou la deuxième partie du recueil, on l'aura entendu, il y a de l'humour là-dedans. Une forme d'humour, une forme d'autodérision. Une autodérision dont le sérieux fait hésiter le sourire d'un lecteur perturbé par le miroir tordu de sa réalité. 


"J'ai un métier vachement cool
je suis de plus en plus moi 
car je dois dire qu'avant
je n'étais pas vraiment moi
je me cherchais
je travaillais dur à me trouver
et ça ne servait à rien 
vue que ça vient tout seul
ce qu'on est"


Je tenais aussi à souligner l'accord entre les poèmes de Julien Boutreux et les illustrations de Dominique Spiessert qui les accompagnent. Des traits épais habités d'un onirisme décalé et percutant pour former un ensemble vraiment très cool.


Lien vers l'éditeur :

http://lecitrongareeditions.blogspot.com/2019/12/jentends-des-voix-de-julien-boutreux-et.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire