Nicolas Delarbre, Au vrac qui vacille et Je message ici
Paru en 2022 aux éditions Tarmac. Un recueil en deux parties qui, bien que différentes, s'accordent dans le style et dans le fond. La vie, ici, dans le texte de Nicolas Delarbre, cogne avec violence aussi bien contre le corps que contre la langue. La poésie y fait irruption.
Ce qui frappe tout de suite à la lecture c'est bien sûr le travail de cette langue. Un travail rythmique comme syntaxique qui se traduit par une utilisation intensive d'anaphores, de jeux de sonorités, de jeux de mots, et parfois par l'utilisation de rimes à distance dont on ne peut s'empêcher de penser qu'elles sont volontaires. Ces éléments, et d'autres, rapprochent ce texte du slam. Les images fusent et se transforment d'un vers à l'autre.
L'écriture de Nicolas Delarbre, par ses oublis de mots, ses juxtapositions déroutantes, et bien d'autres choses, cherche à perturber, à frapper, à éclater. Comment autrement traduire la sensation du vivre que par le direct de la langue, la révolte ?
Quand on lit ce recueil, on a l'impression que chaque vers est la première phrase qui vient à l'esprit. Tout y est immédiat, intense et percutant.