Laurent Margantin, erres
Recueil paru en janvier 2022 aux éditions Tarmac, erres exprime dès son titre et ses premières pages sa richesse et son foisonnement. Un titre qui suscite plusieurs possibilités. On pense au verbe, à l'errance d'une manière générale ou, comme précisé en amont du recueil où plusieurs définitions sont données, aux traces d'animaux. "Erres, nom féminin pluriel. Traces d'un animal. Les erres d'un cerf."
Parfois proche du carnet de voyage, nous suivons des déambulations poétiques que nous accompagnons volontiers sans savoir jusqu'à quelles profondeurs elles nous mèneront.
Des poèmes qui s'étendent sur plusieurs pages et dont voici quelques extraits.
Nous suivons le poète dans de nombreux endroits, noms propres, visités au présent ou au passé. Les paysages et les pays portent réflexions et sentiment d'être au monde. Un détail, une anecdote historique font habiter le lieu. Voyages et souvenirs s'entremêlent au Mexique, en Allemagne, en Suisse, en Sardaigne ou même au Spitzberg.
Si nous visitons de nombreux lieux, la poésie, elle, prend plusieurs formes. Liée à différents lieux ou pays, la narration, parfois parfaitement linéaire et construite en paragraphes, prend, à d'autres moments et endroits, des formes plus singulières à base de répétitions et d'espaces entre les mots et les vers. Une poésie qui va partout, s'éparpille sans se perdre.
Laurent Margantin nous offre, avec erres, un recueil fleuve aux nombreux embranchements. Lieux, temps et formes d'écritures nous amènent à saisir la vie dans toute sa richesse et sa multiplicité. Nous y découvrons ce qui habite ces lieux : les autres et nous.