Louise Moaty, À la métamorphose
Polder 188 paru chez Gros Textes en 2020, À la métamorphose de Louise Moaty nous offre une poésie pas souvent lue. Une puissance et une fougue d'écriture rare. On est emporté, ça change, ça métamorphose.
Et ça fait du bien d'être pris dans ce souffle dont on perçoit très vite l'ampleur et la volonté. Dès les premières pages, c'est une création du monde, comme une naissance, qui laisse sans voix, mais pas sans mots. Trois textes ouvrent la voie des "révolutions", séismes - "toutes les pierres se sont mises à trembler" - à la dimension apocalyptique. Trois poèmes à la narration différente du reste du recueil et aux images saisissantes. Exemple : "ils avançaient le corps ouvert et tout se déversait". Quelque chose prend place, une violence magnifique tant dans la forme que dans le fond.
Dans la poésie de Louise Moaty c'est mouvant, changeant, grouillant, vivant. Les métamorphoses sont multiples avec, déjà, celle de la narratrice qui peut être "singe", "ombre", "loup", ou encore "tampon encreur". Mais c'est aussi une métamorphose de la parole qui se fait poésie. La langue poétique arrive, surgit, entre en éruption, et percute de plein fouet le réel.
Un élan fou de poésie que l'on lit, haletant, dans une course sauvage.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire