Jean-Baptiste Pedini et Vincent Motard-Avargues, Comme le fleuve au paysage
Paru en octobre 2020 aux éditions de l'Aigrette. Un texte écrit à quatre mains, deux auteurs dont les écritures ne sont pas distinguées dans le livre. Aussi, on s'interroge forcément sur la composition et la naissance des poèmes. Chaque poème a t-il été écrit par les deux auteurs ? Ou bien les poèmes d'un auteur alternent-ils avec les poèmes de l'autre auteur ? Des questions qui restent sans réponse et qui contribuent à l'élaboration d'un recueil mystérieux.
Comme deux voix, les poèmes semblent parfois se répondre en reprenant les mêmes images. Par exemple, "Vient le souvenir" dans les premières pages et "Revient le souvenir" dans les dernières. Une résonance que l'on peut aussi trouver lorsque deux poèmes, côte à côte, commencent aves les mêmes objets, construisant ainsi un curieux miroir. Par exemple "Sur le visage" pour l'un et "Ce n'est plus un visage" pour l'autre. Les poèmes, et les auteurs, cherchent ensemble. Se dégage alors une belle osmose et une parfaite unité.
On se questionne, encore, sur ce fleuve étrangement familier. Il y a peut-être là, dans cette symbolique du fleuve, une exploration, voire une tentative d'appréhension, de ce qu'est la vie, ce temps qui passe habité de souvenirs.
Nous sommes sur ce fleuve. Nous essayons de ne pas couler en nous raccrochant à ce que l'on trouve, en soi ou dans le fleuve. Les mots qui sortent des bouches, les souvenirs, sont des choses qui nous maintiennent à flot. Un fleuve qui semble autant nous porter que nous entraîner dans ses profondeurs.
Un recueil dans lequel on embarque volontiers et où les ponts, pour nous faire passer d'une signification à une autre, sont nombreux. On se laisse prendre par le courant de cette langue chargée d'échos, que cela soit entre deux auteurs, deux poèmes ou un texte et son lecteur.
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